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#2 Bhoutan, la Terre du Dragon-Tonnerre

 

Nous voilà en Asie, dans un petit pays enclavé entre l’Inde et la Chine, au territoire forestier et montagneux : le Bhoutan. Souvent connu pour son célèbre indice de Bonheur National Brut, qui a inspiré la création du World Hapiness Report par l’ONU en 2011, le Bhoutan a aussi été élu par Lovely World comme LA destination à visiter en 2020. Si le COVID-19 a perturbé vos plans de voyage, bienvenue dans le voyage virtuel. Découvrons ensemble le Bhoutan et ses spécificités.

 

Carte d’identité du Bhoutan :

 

Nom : Bhoutan

Population : environ 780 000 habitants

Capitale : Thimphou

Langue : Dzongkha

 

 

 

Tout d’abord, malgré sa proximité avec deux géants, l’Inde et la Chine, le Bhoutan a toujours été indépendant. L’unification de son territoire date du XVIIème siècle. En 1910, le Bhoutan signe avec l’Inde Britannique le traité de Punakha. La couronne britannique reconnait l’indépendance du royaume bhouddiste mais place ses relations extérieures sous son contrôle. En 1949, le Traité d’Amitié entre le Bhoutan et l’Inde fraichement indépendante vient le remplacer. Aujourd’hui, le Bhoutan entretient “une relation unique et spéciale” avec l’Inde, notamment économiquement ou à travers l’armée, mais le pays est maitre de sa politique intérieure et extérieure. Les relations avec la Chine sont plus tendues, en raison de conflits sur la position de leur frontière commune.

Au Bhoutan, le roi est une figure sacrée. La Dynastie Wangchuck règne depuis 1907 sur le pays. En 2008, Jigme Khesar Wangchuck est le cinquième de la dynastie à être couronné roi du Bhoutan. La même année, le royaume devient une monarchie constitutionnelle.

 

DPP Images/ABACA

Le 19 mars 2020, la famille royale du Bhoutan s’est agrandie : la reine Jetsun Pema a accouché de son deuxième enfant.

 

Jigme Singye Wangchuck, père et prédecesseur du roi actuel, est à l’origine de l’indice de Bonheur National Brut en 1972. Le BNB se base sur 4 piliers : un développement économique et social durable et équitable, la préservation et la promotion des traditions culturelles bhoutanaises, la sauvegarde de l’environnement et une bonne gouvernance. Il traduit une volonté de s’engager dans un développement raisonné qui prend en compte le bonheur des habitants et non les seules performances économiques.

Cette recherche par l’Etat du bonheur de sa population permet aux Bhoutanais d’accéder à la santé et l’éducation de manière gratuite, et a hissé le Bhoutan en exemple environnemental grâce à son bilan carbone trois fois inférieur à son taux d’absorption, sa préservation de la faune locale et son agriculture à 80% bio.

Cependant, l’indice est aujourd’hui critiqué. En se concentrant sur le BNB, les gouvernements précédents n’ont pas agi sur d’autres domaines prioritaires qui se sont transformés en problèmes nationaux : chômage des jeunes, endettement, corruption…

L’économie du Bhoutan est essentiellement agricole. Le pays produit également de l’électricité de manière hydraulique. Cette production couvre tous ses besoins énergétiques tandis que l’excédent est vendu à l’Inde voisine, ce qui constitue une importante source de revenus. Le tourisme existe mais, dans une volonté de sauvegarde du patrimoine national, il reste restrictif.

De plus, le Bhoutan a longtemps été un pays fermé. Il reçoit pour la première fois la télévision en 1999, se classant ainsi dans les derniers pays au monde à y avoir accès. Aujourd’hui, les nouvelles générations ont des téléphones portables, accès à internet, et sont plus ouvertes sur l’international. Cependant le gouvernement continue à encourager la promotion de la culture bhoutanaise, qui est d’ailleurs considérée comme un pilier du BNB. On peut ainsi voir les Bhoutanais porter les vêtements traditionnels dans leur vie quotidienne.

 

Bhudda Dordenma Statue, Thimpu

 

La religion officielle du Bhoutan est le bouhddisme vajrayāna, et l’identité culturelle du Bhoutan est en grande partie construite sur les enseignements bhouddistes.

Des années 1980 aux années 2000, le pays connait des tensions éthniques. Le Bhoutan est accusé d’avoir mené une politique “Une Nation, Un Peuple” qui a conduit à l’exil de 80 000 Lhotshampas, une éthnie d’origine népalaise, alors majoritaire dans le sud du royaume. Encore aujourd’hui, le Bhoutan nie ces accusations, et refuse d’accueillir les Lhotshampas exilés qui vivent en grande partie dans des camps de réfugiés au Népal. Le gouvernement bhoutanais considère que ces réfugiés ne sont pas bhoutannais et qu’ils sont venus d’autres pays (Inde, Népal) dans les camps pour profiter de l’aide humanitaire.

 

Actu COVID-19 : A la date du 17 mai 2020, le Bhoutan compte 21 cas de Covid-19 et aucun mort. Le pays a fermé ses frontières le 23 mars, mis en place un confinement national fin mars, et a misé sur le traçage (application Druck Trace) et la mise en quarantaine des personnes contaminées et de leurs contacts antérieurs pour lutter contre l’épidémie. Cette stratégie a pour l’instant été un succès, ce qui est une bonne nouvelle car le Bhoutan était vulnérable par son manque de docteurs (seulement 300 pour tout le pays). Aujourd’hui, le gouvernement réfléchit à réduire les mesures et notamment à rouvrir les écoles.

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