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Johanna Nguyen, licence 3 Histoire

Fort de son immense succès, le Mondial du Tatouage s’est tenu du 6 au 8 mars 2015 à la Villette pour la troisième fois consécutive, au plus grand plaisir des 30.000 visiteurs venus des quatre coins de la planète pour apprécier le talent de plus de 340 artistes.
Retour sur un évènement cosmopolite incontournable considéré comme l’un des plus grands salons de tatouage au monde.

 

Si le tatouage, symbole d’une existence marginale, a longtemps été décrié ; il est aujourd’hui plus que jamais arboré fièrement par tous les milieux et les âges. Devenu un art à part entière, certains tatoueurs sont même re-connus pour leur esthétique et leur savoir-faire unique, et sont considérés comme étant, à l’instar des peintres ou dessinateurs, de véritables artistes.
Impulsé par l’illustre tatoueur français Tin-Tin, le Mondial du Tatouage incarne cette consécration.

 

Que l’on soit novice, profane ou expert, on ne peut qu’être fasciné devant l’effervescence d’un spec-tacle où une pléthore d’individus d’horizons différents tatouant si-multanément sont rythmés par la mélopée perpétuelle de leurs aiguilles spasmodiques. Chacun s’illustrant dans un style singulier, les curieux comme les habitués du tattoo se délectent de retrouver réunis une diversité saisissante de courants : allant du old au new school, en passant par le japonais, l’abstrait, le tribal polynésien, le dot-art (pointillisme), le bioméca-nique, le Mahori traditionnel…
D’ailleurs, les tatoueurs ne sont pas les seuls à s’avérer différents : les visiteurs, témoins direct de la démocratisation de la discipline artistique, sont eux-mêmes composés d’aficionados ou de simples curieux. On assiste ainsi au cu-rieux décalage d’individus tatoués intégralement côtoyant person-nages âgés, ou familles accompa-gnées de leurs bambins en pous-sette observant mutuellement des dessins garnis de tête de morts, de squelettes et autres créatures en-sanglantées.
Bien plus étonnant encore est l’at-mosphère incroyablement sereine qui régnait au sein d’un évènement d’une tel ampleur dans lequel se mélangent regards complices et sourires admiratifs des specta-teurs qui se recueillent avec consi-dération devant les stands des dermographes. De là jaillissent des échanges passionnés que la barrière linguistique ne peut freiner (en outre, le Mondial accueillait des artistes de 30 pays différents) : ici, on parle le dialecte du tatouage. Nombreux sont ceux qui passent sous l’aiguille devant l’œil d’une foule hypnotisée par les lents tracés des machines, mis à nus (littéralement et physiquement) tels des œuvres d’art d’un musée, les tatoueurs offrant alors leurs réalisations en direct sur une toile organique.
Mais la mélodie mécanique entonnée par la pléiade d’aiguilles présentes n’est pas l’unique sonorité discernée. Le Mondial propose également des concerts aussi éclectiques que le tattoo ne connait ni frontières ni préju-gés : on oscillait du jazz au rap, en passant par du rock à la techno.

 

Je tiens à ce que cette fête reste une belle fête, à l’ancienne, sans trop de merchandi-sing, même s’il en faut et que, surtout, les gens y prennent du plaisir.
Tin-Tin

Bref, le Mondial du Tatouage, savamment orchestré par ce dernier, a mis en valeur avec brio le travail et le talent de nombreux artistes, faisant la joie des visiteurs déjà tatoués, qui l’aspirent à l’être, ou ceux simplement intéressés par cette pratique de plus en plus partagée.
Plus largement, on peut considérer que dans une société où l’image joue un rôle prépondérant, le tatouage, qu’on lui prête une valeur symbolique ou simplement esthétique, s’inscrit comme étant un nouveau vecteur mé-diatique. Moyen de s’affirmer et de se distinguer, le corps estampillé per-met d’extérioriser sa personnalité en proposant une nouvelle narration de soi, pour soi-même comme pour autrui.

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