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Tous les mois, nous vous présentons un artiste et son oeuvre au travers d’un de ses tableaux.

Eva GONZALES, artiste peintre française (1847 – 1883)
L’oubliée des femmes impressionnistes

Moins connue que Berthe Morisot et Mary Cassatt, Eva Gonzalès est l’une des trois femmes peintres ayant participé aux débuts de l’impressionnisme.

Elle naît et grandit à Paris dans une famille de la grande bourgeoise intellectuelle, d’origine espagnole par son père, et belge par sa mère, musicienne.

En 1865, à l’âge de 16 ans, elle commence à étudier chez le peintre français d’origine anglaise Charles Chaplin (1825-1891), puis entre en 1869 dans l’atelier de celui qui sera son mentor, Édouard Manet (1832-1883). Comme Berthe Morisot, elle fut l’élève et le modèle de ce dernier.

Elle expose pour la première fois au salon de 1870 et reçoit un accueil très favorable de la critique. Sa sœur Jeanne, peintre aquarelliste, lui servira souvent de modèle. En 1879, Eva Gonzalès épouse le peintre et sculpteur Henri Guérard (1846-1897).

Malgré l’orientation impressionniste de plus en plus accentuée que prend sa peinture, Eva Gonzalès refusa toujours de participer aux salons impressionnistes, suivant en cela l’attitude de Manet.

Elle meurt prématurément d’une embolie le 6 mai 1883, après avoir mis au monde un fils, quelques jours après son maître Édouard Manet, mort le 30 avril 1883.

Œuvre

Son décès prématuré à l’âge de 36 ans ne lui a pas permis de donner toute la mesure de ses capacités artistiques. Tout en étant résolument féminine, elle était parvenue à s’imposer dans la sphère artistique de son époque. Mais le fait qu’elle ait refusé de participer aux expositions impressionnistes, contrairement à Berthe Morisot et Mary Cassatt, l’a singularisée et fit peu à peu disparaître son nom de l’Histoire de l’Art.

Les différences sexuelles construites par la société patriarcale se manifestaient aussi dans l’Art où les hommes et les femmes affirmaient leur appartenance à une certaine identité. La condition féminine de l’époque étant très contraignante, l’œuvre d’Eva Gonzalès comporte surtout des portraits et des scènes d’intérieur. Elle s’essaie également aux paysages mais, son expérience restera limitée dans ce domaine.

Au fil des ans, ses tableaux glissent de plus en plus d’un style assez académique vers l’impressionnisme. Son modèle de prédilection ayant été sa sœur Jeanne, l’évolution est particulièrement apparente dans la succession des portraits de cette dernière. Le dessin a presque disparu et ce sont des taches de couleur qui font émerger son modèle sur un fond végétal indéterminé.

  • Le Réveil, 1877-78
    Huile sur toile, 81,5 x 100 cm

 L’influence de Manet est encore présente dans ce tableau, mais Eva Gonzalès ajoute une touche personnelle de poésie et de sensualité.

Ce tableau illustre sa volonté de mettre en scène des sujets presque exclusivement féminins et modernes, ayant pour but de représenter la vie quotidienne des femmes de la bourgeoisie de son époque. Le livre sur la table de chevet en bois marquetée, témoigne du milieu aisé.

Désirant évoquer sa propre expérience par le biais de sa sœur Jeanne, Éva Gonzalès laisse ainsi transparaître dans ses œuvres le carcan imposé aux femmes de sa condition. Ce sont des scènes et des lieux accessibles aux femmes qu’elle représente, touchant souvent à la sphère de l’intime, bien loin des cafés et cabarets que fréquentaient les Impressionnistes masculins. Ici la scène de la femme qui s’éveille dans son lit en est un bon exemple. A la manière impressionniste elle a saisi cet instant, entre le sommeil et l’éveil, lorsque la lumière du jour emplit doucement la pièce.

Éva Gonzalès, par l’affirmation de sa féminité loin des stéréotypes, participe ainsi à la déconstruction de la représentation des femmes en tant qu’objet du désir masculin.

 L’Impressionnisme

Mouvement artistique qui fait partie des plus connus et des plus appréciés du grand public de nos jours.

Au début des années 1860, de jeunes peintres se regroupent pour créer une nouvelle peinture et se détacher des règles trop strictes de l’Académie Royale de peinture et de sculpture. Les plus connus sont : Edgar Degas, Claude Monet, Auguste Renoir, Camille Pissarro, Paul Cézanne et Berthe Morisot. Ils sont invités par Monet à abandonner l’atelier pour peindre en plein air. Ils sont fascinés par le fait de saisir l’instant, les effets de lumière, les saisons. Leur palette de couleurs est plutôt claire. C’est la peinture de l’instantanée, la sensation.

Soutenus par Édouard Manet et Emile Zola mais difficilement acceptés par le public et la critique, ils créent leur propre exposition en 1874, chez leur ami photographe Nadar à Paris.

Louis Leroy, critique d’art visite l’exposition et pour la moquer, il intitule son article L’exposition des Impressionnistes, qu’il emprunte au titre du tableau de Monet qui y est exposé : Impression soleil levant. Il lui reproche de n’être qu’une « impression », une ébauche. Le nom de ce nouveau mouvement artistique, est né.

Les impressionnistes exposeront ensemble sept fois jusqu’en 1886.

 

Fanny Souchet

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