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En se lançant dans la lecture du premier tome du Royaume de Séraphin écrit par Mélodie Ducoeur, le lecteur ne s’attend pas à une « chute » aussi vertigineuse. Avec une entrée en matière efficace et une plume douce et bienveillante, l’auteure fait parler son personnage Dimitri.

Dimitri, personnage principal du roman “Le royaume de Séraphin”

Un enfant qui souffre d’un handicap invisible, un trouble de l’attention. Le TDAH est une neuroatypie qui touche de nombreux enfants et qui complique grandement leurs rapports avec d’autres personnes. Dimitri ne fait pas exception à la règle. Il n’arrive pas à se concentrer, même s’il se prend de passion pour les sciences, dont les planètes et les constellations, qui le font rêver. Sa mère protectrice cherche à le préserver et n’hésite pas à mettre en place un spectacle, pour pouvoir sensibiliser ses camarades. Mais ces derniers sont méchants avec lui. Les gamins entre eux peuvent vraiment se montrer cruels. Dans le récit de Mélodie Ducoeur, Dimitri craque et s’ôte la vie, en se jetant d’un pont.

Le royaume de Séraphin, un monde comparable au paradis

Mais c’est à cet instant que les choses sérieuses commencent. L’auteure brosse le portrait d’un paradis fonctionnel, où toutes les personnes ont droit à l’amour. Les bébés et les enfants morts s’y retrouvent, pour pouvoir faire tourner le monde des vivants. Dimitri se lie d’amitié avec Titouan, Tifanie, Timéo, Lucas et la très timide Sophie qui a été brutalisée par son propre père. Avec leurs ailes, ils ont pour mission de préserver, protéger la vie sur la planète Terre. Les jeunes sont encadrés par des adultes, qui écoutent attentivement leurs émotions et leur apprennent même à créer des arcs-en-ciel ainsi que des phénomènes météorologiques. Arrivé dans cet univers doux où il est respecté tel qu’il est, Dimitri cherche quel est son superpouvoir secret. En bon comique, cet humoriste né semblait destiné à faire carrière dans le spectacle. Ce serait donc ça, son don ?

Un monde dans lequel les enfants ont des pouvoirs

Les autres enfants ont aussi des pouvoirs. Par exemple, Timéo a des mains magiques, qui peuvent féconder. Titouan imagine des animaux et ils apparaissent vraiment. Quant à Tifanie, elle a la main verte. L’intégralité du texte se focalise sur Dimitri, car il est écrit à la première personne. Toutes les pensées de ce petit hyperactif décédé devenu ange sont à la portée du lecteur, très attendri par sa vision du monde. Dimitri a vraiment souffert le martyre, à cause du harcèlement et de ce rejet. Dans ce monde qui n’était visiblement pas fait pour les personnes différentes, le héros trouve refuge dans cette étable divine, aux côtés de ses nouveaux copains. Au moins, on lui reconnaît ses qualités… Mais attention : ce roman n’est absolument pas une façon de glamouriser le suicide. Bien au contraire, Mélodie Ducoeur met l’accent sur la maman de Dimitri, appelée Gaëlle. Elle tient à mettre en avant la mort de son fils, qui s’est suicidé à un très jeune âge. Pour cela, elle intervient dans des écoles pour pouvoir parler aux plus jeunes et comprendre leurs craintes. Pourquoi ont-ils peur des roux et des Arabes ? Finalement, ces motifs n’ont pas lieu d’être. Rejeter quelqu’un pour sa différence, c’est une porte ouverte vers l’isolement et le malheur. Chaque insulte est ainsi représentée par une flèche. Lorsqu’elle atteint sa cible, elle peut faire mal : surtout si les flèches se multiplient… Dimitri n’a pas eu la force de s’en sortir, mais les autres élèves peuvent progresser, faire du travail sur eux-mêmes. En réalité, une main tendue peut tout bouleverser. Le texte inclut même une référence à la magnifique chanson de l’artiste belge Stromae, l’Enfer. « J’ai parfois eu des pensées suicidaires et j’en suis peu fier. On croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire. Ces pensées qui nous font vivre un enfer. » Dans cette confession vibrante, le musicien se livre sur ses pulsions et idées noires. En parler, c’est déjà un premier pas vers la guérison de l’âme.

Une dimension féérique

Dans le Royaume de Séraphin, les anges fabriquent des rêves pour les donner à leurs proches, dans le vrai monde. En réalité, c’est toute une organisation millimétrée qui supervise cette dimension féerique où les enfants volent gaiment. Pour les adultes qui ont commis des fautes de leurs vivants, ces derniers sont retenus prisonniers dans des geôles. Ils doivent ainsi lutter pour racheter leurs erreurs et espérer être libérés. Une fois que ces individus ont suffisamment réfléchi et changé, fil ont accès à ce paradis. Il existe une salle de cinéma, où les enfants peuvent assister aux miracles que leurs acolytes peuvent entreprendre et concrétiser.

Une autre vision de l’après vie

En réalité, ces « anges de la Mort » ont également pour but de ramener les âmes. Ainsi, l’auteure détourne l’évènement tragique d’une catastrophe réelle. Un séisme qui avait alors sévi en Italie et avait fait de nombreux morts et blessés. À la page 241, on peut lire cette citation, qui résume bien la besogne de celles et ceux qui permettent d’adoucir la vie, mais aussi de recueillir les défunts vers leur activité : « Chaque minute, cent neuf personnes meurent dans le monde. Vous comprenez bien qu’avec tous ces décès, ici on ne chôme pas. »

Une imagination débordante guidée par Mélodie Ducoeur

Le monde de Séraphin fait fortement penser au film américain Soul, produit par Pixar en 2020. L’histoire suit les aventures de Joe Gardner, professeur de jazz. Lui qui rêve de devenir musicien meurt accidentellement, alors qu’il vient tout juste de décrocher un contrat dans un club, afin de vivre de sa passion. Dès lors, il accède à une zone étrange : le Grand Avant. Sous forme d’âme, il cherche à retrouver son corps. Une très belle leçon sur la vie et la mort. Ici, Mélodie Ducoeur démontre une imagination fertile et une volonté de sensibiliser ses lecteurs à des causes humaines, comme l’acceptation de soi et l’importance de s’entraider.

Site de la maison d’édition “Plumes de cœur éditions” : http://plumesdecoeur.com/

Site de la collection (4 ouvrages), le royaume de Séraphin : https://royaume-seraphin.com/

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Je me surnomme LecturesB, passionné de littérature en tout genre et qui adore conseiller des ouvrages... Dénicheur de perles rares et méconnus, mes plus belles chroniques attendent votre lecture.

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