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Après le confinement, les Français reprennent peu à peu le chemin de la rue et réinvestissent l’espace public. Mais celui-ci a été transformé par la pandémie du COVID-19 et ce phénomène n’est ni limité à la France, ni à notre époque !

 

Les photographies d’immeubles, de quartiers et de rues complétement vides lors du confinement illustrent à quel point la pandémie a aussi impacté les villes. Depuis le 11 mai, la France est déconfinée. Pour autant, le virus n’a pas disparu et le déconfinement a été possible seulement grâce à l’instauration d’aménagements spéciaux.

 

Retour de l’hygiène comme enjeu important des villes

Ces aménagements ne sont pas une réponse médicale à la pandémie, mais une réponse de santé publique.

Au niveau individuel, des gestes barrières sont recommandés. Au niveau politique, de nombreuses villes aménagent leur territoire afin d’éviter au maximum la propagation du virus. Lors de la présentation de son plan de déconfinement, Anne Hidalgo a insisté sur la mise à disposition de masques et de distributeurs de gel hydroalcoolique ou savon au sein de l’espace public, c’est-à-dire accessible à tous dans la rue ou dans les transports en commun. Pour Jean-Louis Missika, son adjoint à l’urbanisme, l’épidémie du Covid-19 rebat les cartes. La ville doit se transformer pour complaire à ces nouvelles exigences. Parmi les idées et projets en cours, l’instauration de nouvelles pistes cyclables et l’élargissement des trottoirs cherchent à permettre une circulation plus fluide pour les citadins.

Partout, l’Etat essaye de réduire les risques de propagation du virus en aménageant l’espace public.

 

L’histoire commune des épidémies et des villes

Cette méthode de combat contre les épidémies n’est pas nouvelle. Historiquement, ce sont en partie les épidémies qui ont façonné les villes.

Depuis l’Antiquité, il était considéré que les maladies provenaient d’un “mauvais air”. Selon Hypocrate, « si on est malade à plusieurs, c’est que l’air n’est pas bon». Lors des épidémies successives de choléra au 19ème siècle, les villes cherchent à endiguer la propagation en modifiant leur organisation : il faut aménager la ville afin de permettre une meilleure circulation de l’air.

En 1832, Paris est touchée par une épidémie de choléra qui fait 100 000 morts. Un an plus tard, le comte Rambutau est nommé préfet. Comme le baron Haussmann qui lui succèdera, il applique les théories hygiénistes.

L’hygiénisme est un important courant de pensée du 19ème siècle. Il consiste à privilégier les règles d’hygiène et de préservation de la santé dans des domaines tels que l’urbanisme, l’architecture ou les pratiques médicales.

Rambutau est conscient que les rues étroites et insalubres de Paris favorisent la propagation du choléra. Mais c’est sous la direction de Haussmann que la capitale connait de grands travaux de modernisation. En 1853, il ordonne le rasage des faubourgs de Paris, qu’il remplace par des avenues larges et aérées. Sont ainsi créées de nouvelles formes urbaines : grandes avenues, grandes places parisiennes, systèmes des espaces verts, et réseaux d’égouts.

En 1854, le physicien anglais John Snow découvre que le choléra ne provient pas des « miasmes » présents dans l’air mais de l’eau contaminée. Pour autant, les travaux haussmanniens ont permis à Paris de mieux supporter la troisième vague de choléra, et cette nouvelle architecture de la capitale améliore la qualité de vie des parisiens.

Au 20ème siècle, les améliorations médicales et pharmaceutiques entrainent un remplacement progressif de la prévention par les soins. Les considérations hygiéniques disparaissent alors pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, ces préoccupations reviennent à l’ordre du jour.

 

Les villes post Covid-19

Le changement de paysage urbain est-il pérenne ou temporaire ? Le paysage des villes que nous connaissons sera-t-il radicalement changé ? Pour l’instant, rien n’est sûr.

Après avoir élargi les trottoirs avec des barrières pour permettre aux passants de se croiser sans risque, il faudra peut-être le faire de façon définitive” explique Jean-Louis Missika. La pandémie est loin d’être terminée. Selon l’OMS, le virus pourrait même ne jamais disparaitre. Dans ces conditions, la nouvelle architecture des villes, qui répond aux exigences sanitaires, continuerait à être indispensable. De plus, d’un point de vue historique, les régulations adoptées en temps de crise prennent généralement des années, voire des siècles à être retirées. Ainsi, en construisant notre présent, on construit aussi notre futur.

Dans tous les cas, la pandémie encourage, aujourd’hui, un retour des mesures hygiénistes, et un aménagement urbain axé sur une approche sanitaire préventive.

 

 

En savoir plus :

https://www.theguardian.com/world/2020/mar/26/life-after-coronavirus-pandemic-change-world

https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/28/deconfinement-cure-d-hygienisme-en-vue-pour-la-ville-de-paris_6038063_3224.html

https://www.franceinter.fr/emissions/le-virus-au-carre/le-virus-au-carre-03-avril-2020

 

 

 

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