Moa Ferreira, étudiant brésilien en master actions culturelles participe au spectacle “L’UVSQ a du talent”, il nous parle de sa performance, de ses projets.
Qui es-tu ? (formations…)
Je m’appelle Moa Ferreira, j’ai 33 ans et je suis étudiant brésilien de l’Université Fédérale de l’Intégration Latino-Américaine. Je suis aussi acteur et chargé de production à Foz de Iguaçu, ville brésilienne à la frontière du Brésil, du Paraguay et de l’Argentine.
Pourquoi avoir choisi la France pour étudier ?
J’ai choisi la France parce que mon thème de recherche du bachareledo (équivalent du master en France) est : La Médiation culturelle comme intégration contemporaine de l’Amérique Latine. La France est pionnière en matière de médiation culturelle. Alors qu’au Brésil, cela fait à peine dix ans que s’est apparu. L’Université Fédérale de l’Intégration Latino-Américaine est la première université au Brésil à ouvrir une formation spécialisée dans ce domaine.
Tu participes au spectacle « L’UVSQ a du talent » organisé le jeudi 4 avril à la Maison de l’étudiant Marta Pan, dans le cadre des Journées des Arts et de la Culture dans l’Enseignement supérieur (JACES).
Peux-tu nous parler de ta performance ?
Je vais présenter une petite performance. C’est une petite relecture d’un travail très connu au Brésil qui s’appelle Parangolé d’Hélio Oiticica (artiste plasticien brésilien, 1937-1980). C’est un artiste qui est connu pour avoir retiré les couleurs des tableaux pour les mettre dans la rue. Je fais une relecture avec des poèmes brésiliens jouaient en français et en portugais : Lingua de Caetano Veloso et As Borboletas de Zeca Baleiro.
Pourquoi avoir choisi ce spectacle ? Le contexte ?
Cette représentation est le résultat d’un long travail de recherche réalisé durant un cours que j’ai suivi lors d’un échange universitaire en Espagne : Art et espace social. La performance que j’ai choisi de représenter s’appelle Borboletas. J’ai choisi ce spectacle car c’est une dichotomie dans les moments historiques au Brésil. Oitica était joué pendant la dictature militaire à Rio avec une école de Samba. C’est un thème d’actualité au Brésil qui connait une année charnière dans l’histoire politique du pays avec l’arrivée d’un militaire comme Président de la République. Oitica jouait cette œuvre quand les militaires étaient au pouvoir et maintenant les militaires arrivent au pouvoir.
C’est une période très difficile pour les artistes, les militants des droits humains et pour les femmes. Le milieu artistique au Brésil connait, depuis deux ans, une répression croissante. Des représentations théâtrales dont celles de grands classiques sont interdites et des expositions sont fermées dans les musées. Il y a une restriction également au niveau des subventions.
Tu participes également à l’atelier photo de l’UVSQ et à l’exposition organisé aussi dans le cadre des JACES.
Le thème général de l’exposition étant le portrait. Quel sera ton thème de ta série?
Le thème que j’ai choisi pour l’exposition est un thème aussi polémique. J’ai choisi de travailler sur les Drag Queens dont la majorité sont des amis. Je vais faire un focus sur les Drags Queens étrangères, migrants ou métisses. Il y a aussi des Drags Queens françaises. C’est une véritable communauté. J’ai fait le portrait de 8 artistes avant, pendant et après le maquillage.
Quels sont tes loisirs ?
Mon principal loisir est d’aller au théâtre. J’arrive à trouver des prix raisonnables pour les étudiants. Je vais surtout voir des pièces contemporaines. La dernière salle de théâtre où je suis allée est le Théâtre du Soleil. J’ai des amis qui font aussi du théâtre. Ils m’invitent voir leur pièce. Je n’ai pas de préférence spécifique. C’est une petite recherche pour connaitre le jeu dramatique et l’esthétique du théâtre contemporain.
Je souhaite aussi connaitre les musées de Paris. J’aime beaucoup le Centre Pompidou. Je vais également dans les concerts de Drag Queens. Il y en a beaucoup à Paris.
Que souhaites-tu faire après tes études ?
Je souhaite continuer mes études avec un master sur la médiation culturelle ou sur le lien entre le théâtre et la médiation culturelle. Je souhaite profiter de ce master pour faire des stages en médiation culturelle dans une institution muséale ou dans une association qui travaille avec des artistes.
Quels sont tes autres projets ?
Je termine une exposition au Brésil avec un artiste qui fabrique des jeux en bois pour les enfants. Je suis le producteur et le curateur de cette exposition.