L’œuvre d’Audrey Ouazan « Le destructuralisme libérateur, enfin un nouveau mouvement littéraire et artistique pour tous ! » dépasse les frontières de ce manifeste publié aux éditions Baudelaire. En effet, avec un titre aussi travaillé que fascinant, le potentiel lecteur est déjà décontenancé.
Un nouveau mouvement littéraire et artistique par Audrey Ouazan
C’est précisément l’âme d’un livre qui a pour objectif de bousculer l’ordre et de remettre en cause tout un système traditionnel, vieillissant et qui peine à se renouveler. Derrière ce mouvement, l’écrivaine cherche à susciter une réaction chez sa cible. Pourtant, la naissance de ce mouvement puise ses sources dans un texte dont elle est l’auteure. Un manuscrit de 700 pages rédigé en quelques semaines seulement, un exploit de rapidité. Finalement, ce qui devait prendre la forme d’un roman expérimental se transforme en mouvement littéraire. Ce manuel de méthodologie totalement alternatif s’inscrit dans une volonté de faire réfléchir les créateurs de contenu, afin de mieux les accompagner dans leur « libération ». En effet, l’imagination est très souvent canalisée, voire rétrogradée. Plutôt que de céder à la muse de l’inspiration, il importe donc de chercher l’approbation des élites. Conservatrices et traditionnelles, les intouchables font gage d’autorité. Pourtant, l’Art devrait « transcender » selon les propres termes d’Audrey Ouazan. Pour cela, il faut s’affranchir de ce qui existe déjà et se laisser aller à la spontanéité. De plus en plus d’artistes réactionnaires au consumérisme et aux œuvres dites « faciles », les créateurs et les spectateurs se rendent compte que tout finit par se ressembler. Le recyclage s’opère, mais pas la magie. Pour se sortir de cette spirale sans fin, l’idée du destructuralisme jaillit. Malgré un parcours très conventionnel, Audrey Ouazan use de sa maîtrise de la langue et de son audace pour proposer une révolution de la pensée.
Une philosophie de vie alternative
En réalité, le manifeste est un complément. Puisqu’Audrey Ouazan a fondé deux structures : Destructuralisme Libérateur U.H et l’Universita Honorum. Ces formations ont pour but d’aider le potentiel qui sommeille en chacun. Une démarche quasi spirituelle, qui dépasse donc la création et qui s’immisce aussi dans une philosophie de vie alternative. En s’éloignant des sentiers battus, les résultats sont vraiment uniques. Se laisser aller à la rédaction, à cette forme d’écriture spontanée — l’auteur se permet de briser ses chaînes, pour proposer une œuvre spéciale. Certes, elle ne correspond pas à une homogénéité parfois ennuyeuse. Le rendu peut être même perturbant… Mais pour celui ou celle qui ose le destructuralisme, le tout offre une expérience plaisante qui enrichit l’âme. Grâce à ce manuel, Audrey Ouazan espère en convaincre plus d’un. Pour qu’un mouvement perdure et s’épanouisse, il faut réussir à séduire, à percuter. C’est pourquoi ce manifeste ferait une piètre idée de lecture divertissante. En effet, la quantité d’informations est impressionnante. Puisqu’il s’agit d’un enseignement dispensé par un professionnel, le livre se savoure et se découvre petit à petit comme un mode d’emploi. Un ouvrage qui s’inscrit de ce fait dans une démarche de développement personnel. Celles et ceux qui n’ont jamais osé se lancer dans la production artistique, par peur du jugement ou parce que leurs projets ne « se prêtent pas aux normes » trouveront sans aucun doute le programme d’Audrey Ouazan à leur goût.
Un message démocratique
Afin d’envisager une conception de l’art inédite, il convient d’examiner cette œuvre comme un message démocratique. En effet, le mouvement met en lumière toutes les sphères sociales, en tissant un lien entre tous les créateurs qui se sentent concernés et inspirés par cet élan. Cela peut donc s’appliquer à tous les domaines, qu’il s’agisse de sport par exemple ou bien de danse.
La spontanéité comme ligne de conduite
En réalité, une grande partie de l’ouvrage répond à l’exercice de spontanéité et de lâcher-prise. Une espèce d’écriture méditative, dans laquelle le travail et l’art sont étroitement proches. Plutôt qu’une soumission face à une façon de faire très organisée, soigneusement instaurée et répétée depuis des siècles, ce manifeste met en avant l’audace de ceux qui osent. N’importe qui peut changer sa perception de l’Art et de l’ensemble des éléments qui composent sa vision du monde. En réalité, Audrey Ouazan propose une réflexion qui relève presque de la philosophie. Pourquoi et comment est-ce que l’esprit en arrive à imaginer ? Comment peut-il produire des choses nouvelles par la spontanéité ? Attention, l’auteure n’appelle pas à abandonner les disciplines normées et à délaisser totalement les techniques. En fait, la fondatrice du mouvement a même confirmé que cet idéal laissait une grande place à « l’excellence ». À une époque où tout semble se ressembler, nombreux sont ceux qui essaient de se démarquer des clones. En littérature plus que jamais, il est important de s’interroger sur le paysage culturel francophone et international. Comment sont créés, imaginés et conçus les livres et les œuvres d’art consommées et consommables ? Une lecture qui bouscule les codes et se fraie un chemin dans la catégorie des manifestes qui s’attaquent à des fondations branlantes, avec pour but de les rénover totalement. Ainsi, Audrey Ouazan espère éviter la chute et entraîner des adeptes avec elle.
Votre réaction
Écrire un commentaire
